Un des premiers textes de R. Monier dans lequel on perçoit sa « méthode, qui est celle d’un technicien rigoureux du droit romain, et part avant tout d’une exégèse serrée des sources (…) ». L’auteur y aborde un de ses thèmes fétiches, « le caractère de bonne foi du contrat de vente et l’obligation de manciper, où l’étude textuelle s’enrichit de critiques d’interpolation serrées et constructives. » Cette publication « lui donne une place remarquée parmi les romanistes modernes. (…) Outre une grande notoriété, une controverse aiguë avec F. Haymann ; (…) il s’attache à marquer comment les modifications apportées dans les textes au temps de Justinien correspondent à l’application en la matière de règles et de conceptions nouvelles propres au droit byzantin. (…) Sans donc se rallier aux écoles critiques, alors en pleine prospérité, Monier s’attache à mettre en relief la manière dont une interpolation permet de reconstituer une matière, selon les conceptions différentes du droit classique et de celui de Justinien. » (Maxime Lemosse, Revue du Nord, n° 158/1958, p. 153-160).